L’actualité regorge d’images de bateaux surpeuplés et de vastes campements de tentes. Mais que savons-nous vraiment de ce que vivent les réfugiés ? Notes on Displacement aborde ce sujet en suivant une famille au cours d’un voyage éprouvant, à destination de l’Allemagne. Leur peur, leur désorientation et leur solidarité sont palpables.
Nadira, une Palestinienne âgée, est réfugiée depuis l’âge de 12 ans. Et maintenant, elle doit aussi quitter Damas. Elle et sa fille Mona ont craint pour leur vie là-bas, mais l’idée d’une existence sûre ailleurs est un rêve lointain. Le cinéaste Khaled Jarrar reçoit des vidéos et des messages vocaux inquiétants lors de leur traversée vers l’île grecque de Lesbos. Il les rejoint, sur le long chemin vers une vie meilleure.
Jarrar a ses raisons personnelles de vivre cette expérience : il veut effacer, en image, ce sentiment de distance si présent dans la couverture médiatique occidentale. Il se fraye un chemin dans la foule, se perd dans la nuit avec son groupe, découvre le danger de la barrière de la langue et erre parmi les camps déshumanisants. Et en un sens, il devient, tout comme le spectateur, un véritable membre de cette famille.
Né en 1976 en Cisjordanie occupée, Khaled Jarrar vit et travaille actuellement à Tucson, où il effectue des recherches sur les retombées potentielles du projet de mur frontalier entre le Mexique et les États-Unis. Il travaille également sur un film et une série multimédia qui documente son voyage d’un mois avec un groupe de migrants qui se sont rendus en Europe l’année dernière afin d’attirer l’attention sur le sort des réfugiés syriens.